Célia Grémy / Blog "Communication politique" - 22 octobre 2011
Affiches de campagne pour les élections présidentielles : expériences françaises
Une affiche, pourquoi?
Pièce incontournable de la boîte à outils électorale, l'affiche de campagne répond à différents critères ; programmatique (slogan, valeurs du parti), photographique, typographique.
Utilisée pour marquer son territoire, séduire (rassurer et galvaniser sa base ; capter de nouveaux électeurs), l'affiche présidentielle sert surtout à institutionnaliser l'image du candidat : en figure paternaliste, de leader, de tribun, d'ami, de prof, d'égérie/icône, etc.
Globalement, il existe plusieurs types de supports d'expression politique pour les campagnes présidentielles :
- affichage internet : site web du candidat, du parti, des soutiens, des réseaux sociaux
- affichage "commercial" : format noble de l'affichage politique, destiné aux panneaux commerciaux (3x4m), e code électoral, il a perdu de son souffle depuis que le code électoral a interdit la publicité politique sous toute forme de support pendant la période des trois mois précédant le mois du premier tour. De facto, et pour rationaliser les dépenses de campagne, les candidats ont tendance à se détourner de l'affichage commercial coûteux et plus ou moins efficace.
- affichage "officiel" : devant chaque bureau de vote.
- affichage "sauvage" : détourner les affiches officielles, les panneaux officiels, la signalétique publique, les encarts encore vides devant les bureaux de vote par des expressions politiques ou artistiques (graffitis, tags, dessins, arrachages, ....)
Nicolas Sarkozy, présidentielle 2007 :
- slogan "Ensemble, tout devient possible"
- parti pris graphique : cette affiche nous emmène sur le terrain de « la force tranquille » de François Mitterrand en 1981. Le candidat cherche à émerger comme un symbole de calme et de sérénité. Plusieurs bémols, notés à gauche comme parmi les rangs de la droite : le décor de verdure ressemble plus à une image de synthèse que réelle ; l'éclairage sur le candidat rajoute à l'aspect sophistiqué, travaillé, voire contre-nature.
- résistances : à l’UMP, si le slogan a fait l’unanimité, beaucoup de sarkozystes ont critiqué cette affiche jugée trop figée et contradictoire : le candidat du rassemblement ("ensemble") apparaît seul, au milieu d’un paysage de vallons vides.
Ségolène Royal, présidentielle 2007 :
- Parti pris graphique : une "imagerie" noir et blanc, densifiée, digne d'une actrice hollywoodienne des années 50 ; un cadrage serré osé ; une référence quasi invisible au parti (comme une simple caution) ; un slogan en conflit avec la signature, une hiérarchie devenant flottante.
François Mitterrand, présidentielle 1981 :
- une des plus célèbres affiches électorales françaises
Pour mémoire, et pour sortir de l'Hexagone :
- l'affiche d'Helmut Kohl en 1994 : intelligente, épurée, percutante dans la simplicité
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